Fabrice Dekoninck

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Lieutenant principal, « Kharkiv » est le commandant de la 7e compagnie de la 68e brigade de chasseurs ukrainienne, opérant à l’est de Pokrovsk. Issu d’une famille militaire et marqué par des années de service, il est revenu dans l’armée en 2023, accédant rapidement à des postes de commandement. Reconnu par ses hommes pour sa rigueur tactique et la réelle attention qu'il porte à leur bien-être, il affirme que sa valeur ne se jauge pas à l’aune de son grade, mais bien dans le regard et l’estime de ses soldats. Il arbore le tchoub, coiffure cosaque, et un tatouage de loup — symboles d’indépendance et d’esprit combatif.

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Senior Lieutenant, “Kharkyv” is the commanding officer of the 7th Company in Ukraine’s 68th Separate Jaeger Brigade, operating east of Pokrovsk. Raised in a military family and shaped by years of service, he returned to the army in 2023, quickly moving to commanding positions. Recognized by his men for balancing tactical rigor with genuine concern for their well-being, he asserts his worth is not measured by his rank, but by the judgment and esteem of his soldiers. He wears the Cossack-style tchoub and a wolf tattoo—symbols of independence and fighting spirit.

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Lieutenant et commandante adjointe de sa compagnie, « Ksena » prépare un repas pour les soldats tout juste relevés du front, dans la maison de cantonnement à l’est de Pokrovsk. Psychologue militaire de formation, elle apporte un soutien concret : elle veille au moral et à la santé mentale, et prévient les conflits ou les effondrements psychologiques avant que ses hommes ne repartent au combat.

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Lieutenant and deputy company commander “Ksena” prepares a meal for soldiers just rotated off the front line, in the billet house east of Pokrovsk. Trained as a military psychologist, she provides concrete support: safeguarding morale and mental health, and preventing conflicts or psychological breakdowns before her men return to combat.

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Ksena vient d’une grande famille modeste, où autonomie et ténacité étaient essentielles. Portée par une volonté farouche de réussir, elle a obtenu plusieurs diplômes techniques et universitaires en sciences alimentaires, informatique et études militaires, menant de front ses études, son travail et l’éducation de ses enfants. Engagée volontaire dans l’armée depuis 2015, elle a construit son parcours entre service militaire et formation continue. En 2024, elle devient lieutenant et commandante adjointe de sa compagnie, responsable du soutien moral et psychologique. Surnommée « Mama » par ses soldats, elle leur apporte stabilité et réconfort. Sa résilience, son leadership et son empathie font d’elle une figure essentielle au sein de la compagnie.

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Ksena comes from a large, modest family where self-reliance and tenacity were essential. Driven by a fierce determination to succeed, she earned several technical and university degrees in food sciences, computer science, and military studies—all while working and raising her children. Since volunteering for the army in 2015, she has built her path balancing military service and continued education. In 2024, she became a lieutenant and deputy commander of her company, responsible for moral and psychological support. Affectionately nicknamed “Mama” by her soldiers, she provides stability and comfort. Her resilience, leadership, and empathy make her an essential figure within the company.

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Ancien mitrailleur sur véhicule blindé MaxxPro, « Boxer » est un soldat aguerri. Blessé lors d’une rotation, il occupe désormais le poste de conducteur principal dans la compagnie.

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Former gunner on a MaxxPro armored vehicle, “Boxer” is a seasoned soldier. Wounded during a rotation, he now serves as the company’s lead driver.

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« LM », 29 ans, a rejoint l’armée ukrainienne comme soldat en 2022 et est devenu sous-lieutenant en 2024. Promu lieutenant, il est reconnu pour son expérience et sa capacité à guider les autres au combat. Fidèle à la tradition de l’armée ukrainienne de promouvoir rapidement les soldats courageux et compétents, il commande aujourd’hui une section d’une trentaine d’hommes.

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“LM,” 29, joined the Ukrainian army as a soldier in 2022 and became a second lieutenant in 2024. Promoted to lieutenant, he is recognized for his experience and ability to guide others in combat. In line with the Ukrainian army’s tradition of rapid promotion for courageous and capable soldiers, he now commands a section of about thirty men.

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« Masyanya », 32 ans, s’entraîne au combat. Déclaré inapte au service militaire à 17 ans, il a pourtant été mobilisé en mai 2024. Blessé par un drone russe lors de sa première action à l’ouest de Donetsk, il a passé quatre mois à l’hôpital avant de retourner sur le front. Grièvement blessé à nouveau près de Pokrovsk le 21 novembre, il n’a pas pu être évacué immédiatement. Peu après, il a abattu un soldat russe à bout portant, découvrant dans ses poches une radio et une carte indiquant leur position exacte. Encore blessé plus tard dans la journée, il n’a été évacué que tard dans la nuit. Après plusieurs mois de convalescence, il est revenu au combat. Récemment promu sergent—le grade le plus important sur la ligne zéro, un sous-officier aguerri au combat—il fait office d’observateur pour Kharkiv, gardant le contact radio permanent avec son chef de compagnie.

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« Masyanya », 32, trains for combat. He was declared unfit for service at 17, but yet mobilized in May 2024. Wounded by a Russian drone during his first action west of Donetsk, he spent four months in hospital before returning to the front. Seriously injured again near Pokrovsk on November 21, he could not be evacuated right away. Shortly after, he shot a Russian soldier at close range, finding a radio and a map of their exact position. Wounded again later that day, he was evacuated late at night. After months of recovery, he returned to combat. Recently promoted to sergeant—the most important rank on the zero line, a battle-tested non-commissioned officer—he acts as the eyes of Kharkiv, maintaining constant radio contact with his company commander.

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Masyanya et ses camarades font une pause entre deux séances d’entraînement.

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Masyanya and his comrades take a break between training sessions.

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Au crépuscule, les soldats de retour de rotation s’assoient en demi-cercle autour des véhicules pour partager histoires et plaisanteries. Porthos reste à l’écart. Il affirme ne pas être un soldat, mais un guerrier, attendant le jour où il pourra affronter les Russes « les yeux dans les yeux ». Deux jours plus tôt, près de Pokrovsk, il a sauvé son camarade Kipish, coincé dans le sous-sol en flammes d’une maison bombardée — une épreuve qui a scellé entre eux un lien indéfectibe. À peine rentrés de rotation, Porthos et ses compagnons reçoivent un ordre de Kharkiv : vérifier leurs armes et rester en alerte. La rotation n’offre aucune garantie de répit ; la perspective d’être renvoyés en première ligne à tout moment maintient une tension constante, et Porthos avoue avoir du mal à trouver le sommeil.

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At dusk, soldiers returning from rotation sit in a half-circle around the vehicles, sharing stories and jokes. Porthos stays apart. He insists he is not a soldier but a warrior, waiting for the day he can face Russians “eye to eye.” Two days earlier, near Pokrovsk, he saved his comrade Kipish, trapped in the burning basement of a shelled house—an ordeal that forged an unbreakable bond between them. Just back from rotation, Porthos and his mates receive an order from Kharkiv: check weapons and remain on standby. Rotation offers no guarantee of respite; the prospect of being sent forward again at any moment keeps tension high, and Porthos admits he struggles to find sleep.

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Kipish, 47 ans, a interpellé dans la rue par des agents de recrutement en mars 2024. D’abord déclaré « apte limité », il réussit à retarder son service quelque temps. Rappelé quelques mois plus tard, il pense encore éviter la mobilisation, mais se retrouve enrôlé sur-le-champ. Depuis, il combat avec ses camarades, sa nouvelle famille. Il n’a pas vu sa femme et ses deux enfants, réfugiés en Allemagne, depuis quatre ans, et sa mère est décédée en exil peu après l’invasion. Entre camaraderie et absence, son quotidien est fait de solidarité au front et de solitude loin des siens.

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Kipish, 47, was apprehended in the street by enlistment officers in March 2024. Initially declared “limited fit,” he managed to delay his service for a time. When recalled a few months later, he still believed he would avoid mobilization, but was enlisted on the spot. Since then, he has fought alongside his mates, his new family. He has not seen his wife and two children, refugees in Germany, for four years, and his mother died in exile soon after the invasion. Between camaraderie and absence, his daily life is defined by solidarity at the front and solitude far from home.

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« Baryga » affiche une réserve naturelle et reste souvent à l’écart, mais cette distance ne l'empêche pas d'être apprécié pour sa discipline à l’entraînement et son efficacité en première ligne. La guerre amplifie toutes les émotions, y compris la solitude. Depuis cette photo, il a été légèrement blessé et évacué du front.

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“Baryga” displays a natural reserve and often keeps to himself, yet this distance doesn’t prevent him from being valued for his discipline during training and his effectiveness while in position. War magnifies every emotion, including loneliness. Since this photo was taken, he has been slightly wounded and evacuated from the front.

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Lors d’un entraînement, un jeune soldat ukrainien d’allure élancée se distingue par son regard concentré — à la fois doux et profond. « Dobriak » (le Bon) est lieutenant tout juste sorti de l’école militaire, mais il s’entraîne parmi les soldats du rang, sans jamais laisser son grade interférer. Son intense concentration reflète la plus lourde des responsabilités : protéger la vie, la sienne et celle des ses soldats.

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During a training exercise, a tall young Ukrainian soldier stands out for his concentrated gaze—at once gentle and profound. “Dobriak” (the Good Guy) is a lieutenant just out of military school, yet he trains among rank-and-file soldiers, never allowing his rank to interfere. His intense focus reflects the heaviest of responsibilities: to protect life—his own and that of his soldiers.

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« Glucosa » est un soldat déjà âgé, récemment mobilisé, mais il semble déjà désabusé. Les années ont sculpté son visage buriné ; sa carrure massive peine à suivre le rythme des courses. Autour de lui, les plus jeunes, concentrés et attentifs, écoutent les instructeurs : ils savent que ces gestes, répétés sans fin, pourraient demain leur épargner une blessure, voire pire. Avec son casque trop grand ballotant à chaque mouvement, Glucosa, lui, assiste à l’entraînement avec un détachement amusé, comme si la guerre, au fond, n’était rien d’autre qu’une vaste blague...

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“Glucosa” is an older soldier, recently mobilized, who already appears disillusioned. The years have carved his weathered face, and his massive build struggles to keep pace during the runs. Around him, the younger men, focused and attentive, listen to the instructors: they know that these gestures, repeated endlessly, might one day spare them an injury—or worse. Yet, with is oversized helmet swinging with every movement, Glucosa watches the exercise with amused detachment, as if war, deep down, were nothing more than a vast scam.

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Au petit matin, Baryga s’assoit silencieusement sur un banc, absorbé par ses pensées. Autour de lui, la routine militaire s’active : dans l’UAZ cabossé, Trambovka tente de faire démarrer le moteur récalcitrant, tandis que dans la cour, les soldats préparent leur équipement pour l’entraînement.

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In the early morning, Baryga sits silently on the bench, lost in thought. Around him, the military routine stirs to life: in the battered UAZ, Trambovka struggles to start the stubborn engine, while in the yard, soldiers prepare their gear for training.

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Mykola est aide de camp de la lieutenante Ksena, chargé de la logistique et des tâches quotidiennes essentielles au fonctionnement du cantonnement des soldats. Les exigences de la mobilisation et la vie au front ont laissé sur lui des marques visibles ; son regard se perd souvent, trahissant la fatigue et une tristesse contenue. Pour le soutenir dans ces temps difficiles, sa famille a fait le choix courageux de s’installer dans le Donbass, offrant à Mykola de rares moments de répit et de lien au milieu des épreuves de la guerre.

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Mykola serves as aide-de-camp to Lieutenant Ksena, managing logistics and daily tasks essential to the soldiers’ billet. The demands of mobilization and life at the front have left visible marks on him; his gaze often drifts, revealing fatigue and a muted sadness. To support him through these difficult times, his family made the courageous choice to relocate to the Donbas, giving Mykola rare moments of respite and connection amid the hardships of war.

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Des soldats de la compagnie s’entraînent au combat rapproché. Cette image est le résultat d’une double exposition due à une défaillance de l’appareil, aggravée par une brève surexposition lorsque la cuve de développement s’est accidentellement ouverte. Parfois, les imprévus engendrent leur propre forme de poésie — une forme de sérendipité...

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Soldiers from the company train in close-quarters combat. This image is the result of a double exposure caused by a camera malfunction, compounded by brief overexposure when the film tank accidentally opened during development. At times, unexpected flaws create their own kind of poetry—a form of serendipity...

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De l’avant-plan à l’arrière-plan : Kipish, Baryga et Monk avancent en formation lors d’un exercice militaire.

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From foreground to background: Kipish, Baryga, and Monk move in formation during a military exercise.

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“LM” s’entraîne au combat urbain, défendant une position avec deux camarades contre une attaque ennemie. Lors des rotations, les soldats consacrent chaque matin à une série d’exercices : combat rapproché, tactiques anti-drones, assauts de tranchées, soins aux blessés et exercices d’évacuation. Ces entraînements reflètent la nécessité constante d’adapter les compétences de combat aux réalités de la guerre en première ligne.

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“LM” trains for urban combat, defending a position with two comrades against an enemy attack. During rotations, the soldiers devote each morning to a series of exercises: close-quarters fighting, anti-drone tactics, trench assaults, care for the wounded, and evacuation drills. These training sessions reflect the constant need to adapt combat skills to the realities of front-line warfare.

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Des soldats s’entraînent aux tactiques de combat urbain, prenant d’assaut la maison et "nettoyant" les pièces.

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Soldiers are training in urban combat tactics, assaulting the house and "clearing" its room.

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« Svitiaz » est le conducteur d’un MaxxPro, un transport de troupes blindé américain de 14 tonnes doté d’une mitrailleuse lourde de 12,7 mm sur tourelle. Le véhicule peut atteindre 100 km/h et possède un pare-brise en verre blindé de 6,8 cm d’épaisseur pesant 127 kg. Malgré cette protection, il a été grièvement blessé lorsque deux drones FPV russes ont frappé son véhicule lors d’une rotation, mais il est depuis retourné au service.

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“Svitiaz” is the driver of a MaxxPro, a 14-ton American armored personnel transport equipped with a 12.7 mm heavy machine gun mounted on a turret. The vehicle can reach speeds of up to 100 km/h and features a bulletproof windshield 6.8 cm thick, weighing 127 kg. Despite this protection, he was seriously wounded when two Russian FPV drones struck his vehicle during a rotation, but has since returned to service.

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Au crépuscule, un soldat s’apprête à monter dans le MaxxPro : l’opération de rotation commence, et elle n’a rien d’une routine. De nuit, les soldats à relever quittent leurs positions de combat, parcourant à pied plusieurs kilomètres sous le poids de leur équipement, tandis que les drones ennemis rôdent. À l’arrivée du blindé au point de rendez-vous, l’échange est rapide, tout juste quelques secondes : ceux qui montent au front sautent du véhicule, les soldats relevés s’y engouffrent, puis le blindé repart vers l’arrière. Le trajet ne couvre qu’une trentaine de kilomètres, mais chaque minute à l’intérieur semble une éternité. « La rotation est le moment le plus difficile », confie un soldat. « Au front, tu peux riposter, tu gardes un certain contrôle. Dans le véhicule, enfermé dans le noir, tu ne fais qu’attendre et prier. C’est là que la peur te prend le plus. » Le 8 mars 2025, un drone FPV russe a frappé un MaxxPro de la brigade, tuant le conducteur sur le coup. Ce qui devrait être une simple manœuvre logistique est devenu une épreuve redoutée, un voyage où technologie et destin se confondent, transformant chaque trajet en une confrontation silencieuse avec la mort.

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At dusk, a soldier prepares to board the MaxxPro: the rotation begins, and it is anything but routine. At night, soldiers due for relief leave their combat positions, marching several kilometers on foot under heavy gear while enemy drones prowl overhead. When the armored vehicles reach the rendezvous point, the exchange is frantic, unfolding in just seconds: soldiers heading to the front jump out while those being relieved rush inside, before the vehicle turns back toward the rear. The journey covers barely thirty kilometers, yet every minute inside feels like an eternity. “Rotation is the hardest moment,” admits a soldier. “At the front you can shoot back, you still keep some control. In the vehicle, trapped in the dark, you just wait and pray. That’s when fear takes you the most.” On March 8, 2025, a Russian FPV drone hit a brigade MaxxPro, killing the driver instantly. What should be a simple logistical maneuver has become a dreaded ordeal, a journey where technology and fate converge, turning every trip into a silent confrontation with death.

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Dans l’abri souterrain de l’équipage des MaxxPro, Kharkiv et son équipe se regroupent avant le départ du véhicule. L’atmosphère est tendue, chaque détail vérifié : itinéraires principaux, voies de repli, points de ralliement pour les sections entrantes et sortantes, plans de contingence en cas d’embuscade. Les alternatives sont pesées, les rôles confirmés, les scénarios répétés. La cohésion et l’expérience comptent plus que tout : la sécurité des soldats sur le point de partir repose sur la pertinence des décisions finales de leurs chefs.

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In the dimly lit underground shelter of the MaxxPro crew, Kharkiv and his team gather before the vehicle’s departure. The atmosphere is tense, every detail checked: primary routes, fallback options, rally points for inbound and outbound sections, contingency plans in case of ambush. Alternatives are weighed, roles confirmed, scenarios rehearsed. Cohesion and experience matter more than anything—the soldiers’ safety as they prepare to leave depends on the relevance of their leaders’ final decisions.

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Kharkiv a rejoint le PC de la compagnie. Les téléphones sont éteints pour éviter toute localisation. Une petite maison émerge des hautes herbes, fenêtres voilées, murs défraîchis. Sous un appentis, des générateurs ronronnent. À l’intérieur, une table encombrée de nourriture et de boissons énergétiques ; au fond, deux matelas sont posés à même le sol. Dans la salle de commandement, une carte d’état-major recouvre le mur, des écrans diffusent les images des drones de reconnaissance, tandis que la radio relaie de brefs messages venus du terrain. Kharkiv répond à voix basse, consignant chaque indicatif et chaque horaire dans un cahier d’écolier. Soudain, sur les écrans, un drone ukrainien largue sur une position russe une première munition qui n’explose pas, puis une seconde qui projette une épaisse gerbe de fumée. Des cris de satisfaction éclatent, puis la surveillance de la rotation en cours reprend. NB : carte militaire floutée.

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Kharkiv has joined the company command post. Phones are turned off to avoid any tracking. A small house rises up from the tall grass, its windows curtained, walls faded. Under a lean-to, generators hum. Inside, a table is cluttered with food and energy drinks; at the back, two mattresses rest on the floor. In the command room, a military map covers the wall, screens show footage from reconnaissance drones, while the radio relays short messages from the field. Kharkiv answers in a low voice, recording each callsign and time in a school notebook. Suddenly, on the screens, a Ukrainian drone drops a first munition on a Russian position that fails to detonate, then a second that sends up a thick plume of smoke. Shouts of satisfaction break out, then monitoring of the ongoing rotation resumes. Note: military map blurred.

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Dehors, dans la nuit ukrainienne, le MaxxPro avance vers le point de rendez-vous. Pendant ce temps, les soldats en attente de relève marchent par groupes de trois, se coordonnant par radio pour atteindre la zone d’extraction en même temps et limiter leur exposition. À l’intérieur du poste de commandement, le contact avec le MaxxPro est soudainement perdu. Les visages se tournent vers les écrans. On n’entend plus que le ronronnement distant des générateurs et le grésillement intermittent de la radio. Les minutes s’écoulent dans un silence angoissant.

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Outside, in the Ukrainian night, the MaxxPro moves toward the rendezvous point. Meanwhile, soldiers waiting to be relieved walk in groups of three, coordinating by radio to reach the extraction zone at the same time and limit exposure. Inside the command post, contact with the MaxxPro is suddenly lost. Faces turn toward the screens. Only the distant hum of the generators and the intermittent crackle of the radio can be heard. Minutes pass in an anxious silence.

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Enfin, la communication avec le MaxxPro est rétablie, libérant les officiers de l’angoisse qui les rongeait. Un drone FPV russe a frappé le toit du véhicule, détruisant les antennes, mais l’équipage est indemne et le blindé poursuit sa route. Au poste de commandement, Yuliia et Fix laissent éclater leur soulagement, tandis que Kharkiv reste concentré sur la conduite des opérations. NB : carte militaire sur le mur de droite supprimée (usage d’IA).

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Finally, communication with the MaxxPro is restored, releasing the officers from the anxiety that has gripped them. A Russian FPV drone strikes the vehicle’s roof, destroying the antennas, but the crew remains unharmed and the armored vehicle continues on its way. In the command post, Yuliia and Fix express their relief, while Kharkyv stays focused on managing operations. Note: military map on the right-hand wall removed (AI use).

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Kharkiv et ses officiers ont quitté le PC de la compagnie pour accueillir les soldats de retour de rotation. À l’arrivée du MaxxPro, la rampe s’abaisse et les soldats se précipitent dehors, épuisés mais vivants. Kharkiv les accueille avec soulagement. Pour lui, la vie de ses hommes est essentielle, même si la mission passe toujours avant tout.

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Kharkiv and his officers left the company command post to welcome the soldiers returning from rotation. As the MaxxPro arrives and the ramp lowers, soldiers rush out, exhausted but alive. Kharkyv greets them with relief. For him, the lives of his men are essential, even though the mission always comes first.

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À l’arrivée du MaxxPro, « Speedy », à gauche, et « Frenchy », un Ukrainien qui a servi dans la Légion étrangère française avant de rejoindre l’armée de son pays, se congratulent, tandis que Kharkiv, aperçu de dos, partage le soulagement de voir ses hommes revenir sains et saufs. À la mi-août 2025, lors d’une autre rotation, leur MaxxPro a été frappé par un drone FPV russe. Le conducteur a été grièvement blessé, tout comme Frenchy, mais il a réussi à prendre le volant et à ramener le véhicule jusqu’aux lignes ukrainiennes, sauvant ainsi tout l’équipage. Il est aujourd’hui en soins intensifs dans un hôpital à l'arrière du front.

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As the MaxxPro arrives, “Speedy,” on the left, and “Frenchy,” a Ukrainian who served in the French Foreign Legion before joining his country’s army, celebrate together, while Kharkiv, seen from behind, shares the relief of watching his men return safe and sound. In mid-August 2025, during another rotation, their MaxxPro was struck by a Russian FPV drone. The driver was seriously wounded, as was Frenchy, but he managed to take the wheel and bring the vehicle back to Ukrainian lines, saving the entire crew. He is now in intensive care in a rear-area hospital.

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À l’intérieur de l'abri souterrain, soldats et officiers accueillent avec une joie palpable et une camaraderie fraternelle le retour de leurs camarades. Ksena, Kharkiv et « Biker », responsable des véhicules MaxxPro, saluent chaleureusement leurs hommes, tandis que le soulagement et les rires emplissent l’abri souterrain. Mais les visages de ceux qui rentrent du front restent hagards : la fatigue marque leurs traits — un mélange de bonheur et d’épuisement, une joie aussi intense que le danger qui plane sur chaque rotation.

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Inside the underground shelter, soldiers and officers welcome the return of their comrades with palpable joy and brotherly camaraderie. Ksena, Kharkiv, and “Biker,” responsible for the MaxxPro vehicles, greet their men warmly, as relief and laughter fill the shelter. Yet the faces of those coming back from the front remain haggard: fatigue marks their faces — a mixture of happiness and exhaustion, a joy as intense as the danger that hangs over every rotation.

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De gauche à droite, « Speedy », « Paladin » et « Mechan » — tout juste revenus du front — incarnent la tension de la rotation. Leurs visages, hagards et marqués par l’épuisement mais empreints de soulagement, traduisent l’émotion brute de ceux qui reviennent indemnes de l'opération à haut risque de la rotation.

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From left to right, “Speedy,” “Paladin,” and “Mechan” — just back from the front — embody the tension of rotation. Their faces, haggard and worn by exhaustion yet marked by relief, convey the raw emotion of those who return unscathed from a high-risk rotation.

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Tard dans la nuit, « Trambovka » accueille Ksena dans la maison de cantonnement. Son sourire reflète encore le soulagement de voir ses hommes revenus sains et saufs de la rotation.

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Late at night, “Trambovka” welcomes Ksena into their service house. Her smile still reflects the relief of seeing her men safely back from rotation.

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« Trambovka » est originaire de Holovne, près de la frontière biélorusse. Après l’école, il a travaillé comme ouvrier d’usine, puis a passé dix-huit ans comme chauffeur de bus scolaire pour les enfants d’un internat. Mobilisé à 48 ans, il a d’abord servi comme fantassin, puis comme conducteur militaire, transportant des soldats et réparant le vieux 4x4 UAZ d’époque soviétique, particulièrement capricieux. Interrogé sur la bataille de Vuhledar, il est soudain submergé par l’émotion et s’éclipse, prétextant devoir préparer un repas.

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“Trambovka” is from Holovne, near the Belarusian border. After school, he works in a factory and later spends eighteen years as a school bus driver for children at a boarding school. Mobilized at 48, he first serves as an infantryman, then as a military driver, transporting soldiers and repairing the old Soviet-era UAZ 4x4, notoriously temperamental. When asked about the battle of Vuhledar, he is suddenly overcome with emotion and quietly slips away, saying he has to prepare a meal.

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Porthos prend une brève pause dans la cour de la maison de cantonnement. Entre deux rotations, les journées sont accaparées par les corvées — lessive, cuisine, nettoyage — avant que l’entraînement ne reprenne. Les moments de repos sont rares, rappelant qu’au-delà du front aussi, le rythme de la guerre laisse peu de place au répit.

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Porthos takes a brief pause in the yard of the service house. Between rotations, the days are consumed by chores — washing, cooking, cleaning — before training resumes. Moments of rest are scarce, reminders that even away from the front, the rhythm of war leaves little room for relief.

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« Fiksik » est assis dans la maison de cantonnement de Trambovka : un espace de vie réduit à deux petites pièces pour une douzaine d’hommes, avec une cuisine rudimentaire. Les murs sont tapissés de rouleaux d’isolant en aluminium et les fenêtres condamnées diffusent, la nuit, une lueur crue. La photo a été prise avant qu’il ne soit légèrement blessé au front et évacué.

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“Fiksik” sits inside Trambovka’s service house — a cramped living space of two rooms for a dozen men, with a rudimentary kitchen. The walls are lined with rolls of aluminum insulation and the windows are sealed, casting a stark glow at night. The photo was taken before he was lightly wounded at the front and evacuated.

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La cour de la maison de cantonnement reflète une vie réduite à l’essentiel : un simple robinet extérieur, quelques ustensiles épars et des corvées accomplies à ciel ouvert.

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The courtyard of the billet house reflects a life stripped down to the essentials: a single outdoor tap, a few scattered utensils, and chores carried out under the open sky.

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Convoi de chars ukrainiens à Izium. Autrefois centraux sur le champ de bataille, les chars sont devenus rares sur le front est depuis 2024, leur vulnérabilité face aux drones russes ayant contraint l’armée ukrainienne à en limiter l’usage. La guerre des drones a profondément transformé le rôle des chars sur le champ de bataille.

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Ukrainian tank convoy in Izium. Once central to the battlefield, tanks have become rare on the eastern front since 2024, their vulnerability to Russian drones forcing the Ukrainian military to limit their use. The drone war has profoundly transformed the role of tanks on the battlefield.

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« Pogreb », soldat de la 115e Brigade originaire de Lyman, fait une pause-café près de la forêt de Serebrianskyi, à côté d’un Humvee renforcé de grilles anti-drones. Il a fait le vœu de ne pas se raser la barbe avant la victoire de l’Ukraine.

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“Pogreb,” a soldier of the 115th Brigade from Lyman, pauses beside a Humvee reinforced with anti-drone grilles during a coffee break near the Serebrianskyi Forest. He has pledged not to shave his beard until Ukraine achieves victory.

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Au premier plan, un soldat de la 115e Brigade ; à l’arrière-plan, Lilia, instructrice RPG déployée près de Lyman. Elle sert dans l’armée ukrainienne depuis cinq ans, parmi les 68 000 femmes qui y sont engagées, dont 5 000 sont déployées en première ligne.

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In the foreground, a soldier of the 115th Brigade; in the background, Lilia, an RPG instructor deployed near Lyman. She has served in the Ukrainian army for five years, among the 68,000 women in the Armed Forces, 5,000 of whom are deployed on the front line.

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Soldats de la 115e Brigade lors d’une pause dans les bois près de Lyman, sur le front est.

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Soldiers of the 115th Brigade during a break in the woods near Lyman, on the eastern front.

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Soldats de la 115e Brigade lors d’une pause dans les bois près de Lyman, sur le front est du Donbas.

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Soldiers of the 115th Brigade during a break in the woods near Lyman, on the eastern front of the Donbas.

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Point de stabilisation médicale de la 63e Brigade à Lyman. Dans ce poste médical de première ligne, les médecins militaires prodiguent les premiers soins et des traitements vitaux aux soldats blessés avant leur évacuation vers les hôpitaux de l’arrière, faisant de ce lieu un maillon essentiel dans le traitement des blessés.

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Medical stabilization point of the 63rd Brigade in Lyman. In this frontline medical post, combat medics provide first aid and life-saving treatment to wounded soldiers before their evacuation to rear hospitals, making this place a vital link in the treatment of the wounded.